Rio, la valeur de l’eau. /par Christophe

Lapa, rua Riachuelo. Le soir est tombé, pause eau; nous nous désaltérons à la bouteille. Un homme s’avance, visage émacié, les yeux gris de fatigue. Une vieille couverture l’enveloppe jusqu’à ses pieds nus, d’où deux bras maigres se tendent vers nous, tandis que sa bouche professe des sons rauques. Ce que ces mots disent nous ne le savons pas. Ce que ces sons désirent est une évidence. L’eau! L’eau lance un éclat d’or dans ses yeux qui s’avivent soudain. Stépane cesse de boire. Nous lui tendons la bouteille au trois quarts vide qu’il agrippe précipitamment. L’homme émet quelques mots comme un remerciement puis s’en va en serrant la bouteille au creux de ses bras, son trésor.