Trek de 4 jours dans les montagnes bleues /par Nathalie

Le trek a commencé sous la pluie, à la recherche de l’arbre mythique, lieu de départ de cette ancienne route à cheval le “six foot track” qui part de katoomba et arrive aux grottes de Jenalan en 45km. Après une demi heure de marche de notre hôtel, nous l’avons trouvé: L’arbre rongé par les années et achevé par le coup fatal d’une voiture ayant quitté l’autoroute, n’était plus qu’un tronc coupé à hauteur d’homme, protégé trop tard par une clôture de grilles de fer: Drôle de vision que cet artefact de nature qu’on se refuse à euthanasier…

Heureusement, le soleil apparaît et il éclaire, comme dans les contes, un petit chemin sinueux qui nous mène à un grand escalier escarpé. Nous descendons donc et nous enfonçons très vite sous une végétation luxuriante presque tropicale toute imbibée de la dernière pluie du matin…. Les 500 marches sont descendues à la cadence des petites enjambées de Nastasia qui résume ainsi la situation: “la randonnée, c’est bien ni quand ça monte, ni quand ça descend mais quand c’est plat!”. La végétation verte, dense, humide et chaude, laisse entrevoir par de rares hublots les rocs rouges des montagnes bleues et la dense forêt d’eucalyptus où nous conduit immanquablement le chemin.

Nous ne verrons pas durant notre randonnée la rosée bleutée des eucalyptus, qui aurait donné le nom féérique aux montagnes. Mais, nous y découvrirons un nouveau bleu: la couleur du ciel d’Australie adouci par entrelacement des branches si blanches et lisses des eucalyptus, qu’elles paraissent s’élever dans les cieux tels des anges calmes et parfaits, accompagnés de la chorales des oiseaux australs et de l’odeur de l’encens de la forêt. Ce joli bleu composé d’azur, de branches, de feuilles, de mélodies, et de parfum, c’est cela aussi le bleu des Blues Mountains….

Au sol, quelques démons sont passés par là et on trouve des bouts d’écorces partout, restes de tronc lacérés, décortiqués, déchiquetés: c’est le désordre complet, où s’anime, joue et se cache l’étrangeté de la faune australienne.

Car, la forêt est gaie et animée. Et, notre randonnée a été toute ponctuée de découvertes d’animaux amusants, surprenants et parfois même inquiétants:: perroquets multicolores qu’Anton et Nastasia vont traquer au petit matin, cacatoès qui viendront nous quémander quelques restes, pigeons à crête qui nous feront rire tant ils paraissent l’équivalent plus “rock’n’roll” de nos pigeons parisiens, oiseaux aux si belles mélodies mais au plumage si commun pourtant que l’on a cherché longtemps dans les arbres avant de les trouver, kangourous traversant la route, bondissant à droite à gauche, s’enfuyant toujours sur notre passage et nous surprenant toujours “Oh, il a un bébé dans le ventre”, “mais ça saute vraiment tout le temps les kangourous, je savais que cela sautait mais je m’imaginait pas que cela saute tout le temps et aussi haut!”…., un échnidé débusqué sous un buisson tout près du campement, un varan impressionnant de 2m grimpant à un arbre et restant là pour nous observer ou se laisser observer, un serpent red- bellied black snake, qui essaie de chopper Anton au mollet et se dresse devant nous pour que l’on change notre chemin ce que l’on a fait sans disconvenir . Pour finir, il y avait ces sacrés mouches que l’on chassait avec un petit brin de fougères et dont Nastasia a joliment dit en parlant de nous“elles veulent le trésor, mais elles ne peuvent l’emporter” …