Une soirée de nouvel an en Indonésie /par Nathalie

Indonésie, Bali, Jemeluk.

Le nouvel an en Indonésie cela se prépare bien 3 jours à l’avance sur les places de villages et dans les rues.

Le soir, les jeunes se regroupent et essaient leur pétards. Ils y mettent quelques substances, recettes de familles, pétards faits maisons et ils tirent vers le ciel, où plutôt un peu partout…Dans les restaurants alentours où nous mangeons tranquillement, cela pête à chaque bouchée, on sursaute parfois, on rie et on s’agace aussi après une petite heure de la même musique! Mais à 21h, tout redevient incroyablement calme: il faut se réserver pour le jour J…

Dans les rizières, un papa s’entraine avec son enfant pas plus haut que quelques brins de riz murs. Produit à vaisselle à la main, tube de l’autre, on le surprend le temps d’une ballade confiant sans doute la formule secrète du pétard le plus bruyant. Ces yeux brillent, il nous sourit comme pris en flagrant déli….

Dans les rues, des stands s’improvisent. A roulette ou sur des tapis, ils brillent et attirent l’oeil. Ils regroupent les indonésiens, qui échangent, comparent, discutent. Il y a là l’arsenal des fêtes de nouvel an: trompettes multicolores en forme de dragons, pétards, feux d’artifices, 5 coups et 10 coups…Les yeux de nos enfants s’agrandissent et les miens aussi…

Le jour de l’an arrive, il nous faut trouver un nouveau décors pour la célébration. Nous choisissons la côte est, la plage de sable noir d’Amed. On s’arrête dans un hôtel confortable presque chic et avec piscine, une belle vue du bord de mer. Cela semble propre et nous changera des punaises de lit rencontrées dans les dernières guesthouses.

Nous y aménageons, une chambre énorme avec deux grands lits au centre et une salle de bain, s’enfonçant dans un décors de jungle tropicale avec une douche à ciel ouvert. On a l’impression que l’univers de jumanji à envahit la salle d’eau. On referme la porte, la chambre nous plaît, c’est un peu au dessus du budget mais on prend, c’est le jour de l’an tout de même!.

Sur la plage, les balinais s’entrainent aux pétards: bon signe, il devrait s’y passer des choses cette nuit…

Cependant, ici, pas facile de trouver le petit stand de nos rêves avec l’arsenal du nouvel an, alors on marche, on marche, au début à 5 puis à 2 avec Stépane pour trouver un marchand car il nous les faut ces feux d’artifices!

Les festivités commencent, nous nous offrons un bon repas avec poissons dans des feuilles de bananes et gambas grillés arrosés d’Arak alors que Nastasia et Anton s’enfilent 2 pizzas.

Dans le ciel, des feux d’artifices intermittents ponctuent le repas.

Plus tard, Nastasia nous amuse par un spectacle surprise, où elle enlève s’assoit torse nue en tailleur et imite avec sa petite stature, la force des chorales indonésiennes de kecak qui chantent à coup de monosyllabes roques et gutturales immitant des percusions.

La soirée avance et nous voilà à quatre pattes entrain de creuser nos trous à feux d’artifices, on les enterrent et on les allument, séparément puis ensemble. Une famille australienne rencontrée le jour même s’est joint à nous pour l’évènement et derrière nous le cris des indonésiens accompagnent notre joie.

A minuit, après une petite baignade, c’est le bouquet final, tout le monde y va de son feux d’artifice, et les fleurs de feux explosent maintenant de toute part le long de la plage : un vrai feu d’artifices improvisé!