Trek dans l’Himalaya indien /par Nathalie

Coup de sifflet, hurlements au loin, bruits de clochettes, qu’est ce que c’est que tout ce ramdam. A l’instar de notre guide nous montons sur des talus au bord du chemin où nous nous protégeons derrière des rochers. Ce sont les yacks qui apparaissent. Ils descendent les montagnes et rien ne doit les arrêter. Nous sommes dans l’Himalaya, dans le parc naturel du Konchengdongza. Ici, il n’était pas question de partir sans guides car ils gardent précieusement toutes les cartes de la région dans leur tête….Le guide ne partant pas sans ses yacks, ses porteurs et son cuisinier, nous voilà donc accompagnés d’une sacrée troupe. Au début cela nous a fait bizarre, tout ce matériel, tous ces bons petits plats à chaque repas, et cerise sur le gâteau, la tente “toilette” qui nous a beaucoup amusée. Mais, dixit Stépane, pour tous ces gens, nous sommes un revenu. Nous abandonnons donc l’idée de parcourir l’Himalaya sac sur le dos et profitons pleinement de notre randonnée “à l’Indienne”. Nos yacks sont magnifiques. Ce sont en fait des croisements de Yacks des montagnes et de vaches des prairies ce qui leur donne la queue touffue des yacks et les belles couleurs des vaches. Ce sont de braves bêtes courtes sur pattes, avec des cornes impressionnantes qui gravissent les montagnes doucement mais surement sous les cris de notre yackman à bonnet de laine semi enfoncé sur la tête, aux bottes couleur d’or et au sourire sympathique. Ils sont parfois devant, parfois derrière nous car durant les étapes nous sommes seuls. Nous marchons derrière notre guide Bouddha qui nous raconte l’histoire de son pays le Sikkim, l’histoire des montagnes qui nous entourent. Ici tout est plus grand, les dénivelés des montagnes dégringole dans les rivières, la forêt est dense. Ours, pandas roux et panthères des neiges peuvent s’y cacher sans risque d’être débusqués par l’homme. D’énormes torrents se jettent dans le vide, les fougères et rhododendrons poussent en arbre, les montagnes atteignent des hauteurs de 8000 m. Nous nous sentons tout petit. Nous traversons ainsi 8 montagnes que nous apercevrons dans le brouillard, Anton et moi connaîtrons quelques problème respiratoire…Anton parce que la fougue de la jeunesse le fait aller trop vite pour son âge, il est en effet devant avec Stépane et le guide, et prend parfois des raccourcis dans la montagne tant le chemin le stimule… La beauté mystérieuse des paysages en escalier avec leurs grands arbres et leur mousse qui dégringole nous fait penser à des estampes à l’encre de chine, ou pour les plus jeunes les plongent dans l’univers héroïque de Tolkien! La neige rencontrée sur le chemin est une belle surprise que nous fêtons en faisant un joli bonhomme et de belles batailles de neige. Le chemin est aussi jalonné de rencontres: notre équipe, les guides, les voyageurs que nous rencontrons font souvent sortir un “ils sont super sympas ces gens” à nos enfants plus que touchés par leurs gentillesses.

En ultime récompense, après une ascension sous les étoiles, nous atteindrons un point culminant, où flottent les drapeaux bouddhistes, et duquel se découvriront peu à peu à la lumière du soleil naissant les sommets enneigés de l’Himalaya. Plus tard, nous continuerons le chemin pour nous enfoncer dans la neige et le froid et c’est les pieds trempés dans nos baskets que nous atteindrons Dzongri Pass à 4500m: un véritable exploit pour Nastasia et Anton. Nous célèbrerons cela à la chaleur d’un feu de bois d’encens des montagnes difficilement allumé dans la neige par Stépane et Bouddha: autre exploit de la journée!