Petit exercice d’économie comparée. /par Christophe

Le 29 septembre 2014

Produit Intérieur Brut par habitant : Brésil 10816 $ (53ème rang mondial), Bolivie 1858 $ (123ème rang mondial), sur 179 pays. C’est à la frontière que cette belle abstraction économique technique devient une réalité triviale. Entre Corumba au Brésil et son vis-à-vis bolivien Quijarro, le goudron s’est effrité en piste de terre, les toyotas derniers modèles sont retapées en toyotas corolla des années 80 dans lesquelles on s’entasse d’ailleurs à bien plus nombreux, le poulet à pris la place du bœuf dans les assiettes et notre pouvoir d’achat français s’envole d’un facteur 5. Maintenant si on pose un regard économique plus humaniste le World Happiness Report de 2013 classe la Bolivie en 50ème position des pays les plus heureux, et le Brésil en 24ème position (sur 156 pays). Il est plus difficile d’évaluer en se promenant le sentiment de bonheur que les signes extérieurs de richesse. Quelques remarques cependant : les villes moins grandes aspirent moins de misère ; la Bolivie pourrait bien battre la France en terme de conflits sociaux : nous avons goûté aux joies du « bloqueo » (blocage de route), tradition nationale très vivante, et aux défilés de grève à coup de pétard, l’image du Che en tête; il règne une ambiance décontractée et amicale sur les belles places principales des villes; les Boliviens ont professionnalisé une sorte de covoiturage, les truffis ici assurant les transport en voiture commune des gens, à mi-chemin des bus et des taxis ; le pays est littéralement couvert d’écoles, chacune avec son terrain de foot-basket; enfin le téléphone mobile est passé par là, omniprésent, qui a permis de connecter des régions isolées. Au premier regard, les Boliviens semblent très actifs politiquement, attachés à identifier les « problemas » pour trouver des « solutiones ». Reste les zones d’ombre : l’insistance d’Evo Moralès à rester au pouvoir, l’économie et les lois souterraines liées à la production de cocaïne, l’absence de la mer … Cependant, si le pays est pauvre peut-être au regard des indicateurs économiques, la pauvreté paraît se vivre avec moins de violence qu’ au Brésil.  Le manque de moyen fait parti du quotidien mais l’exclusion semble rare.