Nos vaisseaux du désert de Gobi/ par Nathalie

Ils sont élancés et élégants avec leurs 2 grandes bossent qui se découpent dans le paysage du Gobi.Ils sont amusant quand ils mandibules comme s’ils mâchaient leur chewing gum. Ils sont un peu nounours avec leur poils d’hivers recouvrant de ci de là quelques parties de leur corps.

Dans leur narine, une branche d’arbre a été enfoncée, ouïe, ça fait mal. C’est pourtant l’attribut des élus, de ceux qui ne finiront pas en steak puisqu’on aime les monter! Parmi les 100 chameaux de Jenga, il n’y a que 30 élus, les autres sont utilisés pour le lait ou pis pour la viande et la peau. Les mongols ne donnent pas de nom à leur monture, cela les fait même rire quand on leur demande s’ils ont un nom: est ce que l’on donne un nom à une voiture?

Pour Anton cependant, impossible d’accepter cela, un animal doit avoir un nom. Le sien a un joli pelage beige très clair qui lui donne un air très doux. Il le baptise donc “White”, même si dès la première chevauchée, il ponctue d’un point rouge vif sa bosse avant, support idéal pour sa casquette. Anton est fier de monter “White”, il le dirige avec une tel habilité que Jenga nous propose de le garder chez lui. Il aime aussi le nourrir à la pose et le caresser. Anton adore aussi nous titiller “Alors, le votre vous l’appeler comment?”

Serrée entre les 2 bosses avec Papa ou Maman, Nastasia s’amuse avec la bosse de son chameau. Les poils qui en dépassent lui chatouillent presque le bout du nez. Elle les caresse, c’est drôle, c’est doux. Elle nomme donc son chameau “tout doux”, même si, après quelques heures de chevauché, ce n’est pas vraiment une sensation de douceur qu’éprouvent les cavaliers entassés entre les 2 bosses.

Stépane se retrouve toujours avec les montures les plus difficiles voire les plus  étranges. Il nous amuse beaucoup. Cette fois ci, son chameau a la fameuse manie de lancer sa tête en arrière pour écraser les mouches contre sa bosse. C’est drôle à voir mais attention au coup de boule! Il appelle donc la bête l’assommoir. Cette particularité associée à une lente déambulation dans le désert infiniment plat et sous un soleil de plomb, fait naître dans l’esprit de notre cavalier toute sorte de théories bizarres sur la naissances des bosses du chameau.

Cravate, le dernier chameau est le plus grand. Coquet, il porte un tapis rouge Ferari et une cravate nouée à son cou. Cela ne m’empêche pas un beau matin de le confondre avec un autre de ses compères. Anton est outré, la faute est impardonnable ”Quand on aime son chameau, on ne le confond pas!”