Le bol de thé mongol /par Christophe

Mongolie, le 12 juillet 2015

En Mongolie l’hospitalité est une habitude de vie. Lorsque l’on « frappe » à une yourte pour demander son chemin ou un abri contre la pluie ou un gîte, l’hôte vous invite tout d’abord à vous asseoir sur l’un des banc-lits et la maîtresse de maison vous sert alors le bol de thé. Le thé au lait est toujours prêt ; le lait, bouilli dans une grande bassine sur le poêle au centre de la yourte, plus ou moins dilué à l’eau selon le goût de la famille, saupoudré de thé, salé, puis filtré est ensuite versé dans de gros thermos « made in China ». L’épouse remplit les bols de thé très chaud, puis apporte un grand plateau de friandises : « boortsog » (sorte de beignet), de petits gâteaux secs au fromage de chèvre, des tranches de fromage de vache frais ou séché très dur dans la yourte sur des cordes. On se sert en cassant dans la main des bouts. Elle apporte aussi l’ « urum », une crème de lait épaisse que l’on tartine sur les beignets ou que l’on mange à la cuillère. Dans certaines familles l’usage est de tout mettre dans son bol de thé. Si vous ne le faîtes pas vous-même, la mère vous remplit alors généreusement votre bol de thé, d’ « urum », de beignets, de fromage, et vous mangez à la main les morceaux trempés et buvez votre thé au beurre. Comme le lait est très chaud il faud le boire en aspirant de l’air pour le refroidir ; on boit donc avec de grands « slurp », et on finit son bol en le léchant vigoureusement avec la langue. L’exercice n’est pas facile pour un néophyte car il nécessite une certaine agilité de la langue que l’on fait tourner sur les bords du bol, puis que l’on plonge au fond. Mais le geste est apprécié des Mongols car cela est bon pour la santé.