Perdus en forêt /par Stépane

Chili, parc national Altos de Lircay, le 28 octobre 2014

Il était tard, trop tard, exactement midi, lorsque nous partîmes pour le troisième jour de randonnée. Nous avions prévu sept kilomètres de marche, soit environ trois heures. Nous arrivâmes à un croisement, mais le chemin que nous devions suivre sur la carte n’existait pas. Nous explorâmes les alentours pour voir si celui-ci n’était pas caché et après une longue hésitation nous décidâmes de prendre la bifurcation à gauche, vers l’est, qui était la plus proche de la direction souhaitée.

Nous marchions lentement sur un terrain très accidenté qui possédait beaucoup de ramifications ramenant au même point. Au bout de deux heures nous parvînmes enfin à la lisière d’une forêt. Mais à cet instant je pensai que le chemin que nous suivions était peut être un rio asséché. Nous fîmes une pause pour déjeuner. Nous nous sentions tellement impuissant dans cette végétation dense et faite d’arbres immenses. Je mangeai donc mes pâtes pensivement. Qu’allait-il nous arriver?

Une heure plus tard nous arrivions à un torrent. Nous cherchâmes un passage, mais le torrent était rapide, impossible de passer à gué. D’après la carte si nous étions au point prévu, il y aurait dû y avoir un passage. Un pont? Nous remontâmes le courant, sur le bord de la rive, il était très difficile d’avancer à cause de la végétation impénétrable. Nous cherchâmes longtemps en vain … nouvelle choquante…aucun pont!

Nous décidâmes de camper pour reprendre les recherches le lendemain. Il nous restait quelques gâteaux, de la sauce tomate et de l’eau. Avec les deux derniers ingrédients nous fîmes une soupe à la tomate, chauffée au feu de bois. Le soir avant de dormir je me rappelai les deux mygales que nous avions vu tout proche dans les bois. Je ne m’endormis qu’au bout de quelques heures, pour un sommeil horrible peuplé de cauchemars.

Le lendemain nous pliâmes la tente mouillée par l’averse et remontâmes le chemin qui nous avait amené à la rivière. Finalement nous décidâmes de faire tout le chemin en sens inverse. Nous marchâmes vite, très vite, si bien qu’au bout de deux heures nous étions revenu au point de départ de la veille. Il nous restait dix kilomètres pour retourner à l’entrée du parc. Nous arrivâmes à six heures au refuge, à bout de force.