Borobudur, le temple merveilleux /par Nathalie

Borobudur, merveille du monde, colline recouverte de pierres, colline transformée en temple. Elle se tient devant nous. 123m de large et 47m de haut, 432 Budhas qui regardent vers l’extérieur délivrant chacun leur message, en silence, dans une sérénité toute bouddhique, juste en changeant légèrement la position gracieuse de leurs mains. Borobudur, mandala géante qui au 8ème siècle élevait les pèlerins, du néant à la connaissance, des préoccupations du corps à celles de l’âme, tout cela par une lente montée dans un mouvement hélicoïdale jusqu’au sommet de la colline temple, à la manière du jeux de l’oie.

Quand nous découvrons Borobudur, il fait chaud, nous ne connaissons que trop peu le bouddhisme, nous suivrons donc notre guide dans l’ascension du mont, à la lecture des magnifiques tableaux sculptés dans la pierre qui délivrent la connaissance. La première épreuve du parcours est sans doute d’atteindre la base du monument. Sous les regards des Bouddhas que l’histoire n’a pas décapités, nous essayons de nous frayer un passage dans les petits vendeurs indonésiens. Ces petits vendeurs nous suivent, nous charment, nous amusent dans l’espoir de vendre parfois qu’une unique babiole.Mais, ils parviendraient presque à nous convaincre que c’est la babiole que nous attendions!

Le contact est toujours sympathique, nous les repoussons donc gentiment à coup de “ don’t need”, “have already”, “later”, “No”, “Thank-you”. La première étape est passée, nous gravirons ensuite la colline de gauche à droite. Il fait un soleil de plomb et la chaleur est torride, mais nous sommes suspendus aux lèvres de notre guide qui nous distille la connaissance à l’aide de quelque uns des 1460 bas reliefs sculptés qui jalonnent le chemin. A la manière d’un maître bouddhiste, il nous met en situation, qu’aurions nous fait nous à la place de Bouddha? Que faisons nous quand quelqu’un nous fait l’Aumône?. Assurément, il nous conduit vers la délivrance et nous avons l’impression de faire le parcours initiatique des disciples, comme il y a 1200 ans de cela….

Nous déambulons ainsi dans les scènes de la vie de Gautama, le dernier Bouddha, dans ses vies antérieures issus des Jatakas et dans les quêtes de la sagesse issue du Gandavyuha.

En haut, la récompense attend l’élève assidu. Plus de tableaux sculptés mais des formes épurées. Sensation de pureté absolue, de simplicité, le résultat est devant nous: 72 bouddhas, êtres éveillés, sereins sous leur bol de riz retourné dans le paysage merveilleux de collines et de volcan de Borobudur. Ici, la juste mesure en tout, le chemin du milieu : c’est le nirvana que nous contemplons, là comme but ultime du cheminement de l’homme.