La difficile descente du Hua Shan/ par Nathalie

Au réveil, il fait froid, humide, le dos est endorlori par la dureté de la planche qui a fait office de matelas la nuit. La fatique des jambes se fait sentir aux premiers pas. Rien pour le petit déjeuner. Pull, kway, sac à dos et nous voilà reparti pour une journée de crète et de descente… Cela devrait être superbe mais la vue…. La vue d’hier était impressionante. Hua Shan est une montagne de rocs de granit, des rocs immenses, lisses, couleur de sable qui forment des pics de 2000m: un décors de film. La montagne a été domptée, domestiquée par l’homme pour que tous les pélerins puissent monter sur ses sommets sacrés. Des chemins de pierres et des milliers de marches permettent d’arriver en haut et de se promener d’un pic à l’autre en suivant les 4 points cardinaux. Les marches, nous les avons montées hier, parfois en position droite et digne, parfois un peu courbé, à la manière des petits chiens qu’imite Nastasia.

Mais, ce matin, il fait froid et, dans la brume, on ne voit plus rien, pas facile de remettre les machines en marche. Nastasia tourne sur elle même bras étendus, c’est le moyen qu’elle a trouvé pour se réchauffer. Anton nous fait promettre que c’est notre dernier trek avec des marches. Stépane commence les blagues à 2 balles (PAN!PAN!): très mauvais signe de son état mental. Bref, tout le monde traîne des pieds. Mais heureusement, plein de petits riens viennent éclaircir notre journée et redonne petit à petit du dynamisme à la troupe: la montée des échelles de rocs qui amuse Stépane, la descente des canyons au milles marches, l’acroroc dans les falaises, le jeux de carte le temps de la pause, la rencontre de ce moine taoïste sympathique et ventru qui nous sort une carte du monde pour situer la France de Benzema et finalement les glissades dans la pluie où on manque plusieurs fois de se casser la figure. Mais, heureusement “les pierres amies retiennent les pieds de Nastasia donc elle peut courir dans les descentes”. En bas, fin du trek, dans le temple, une statue monumentale de Lao Tsé dort paisiblement, mettant en cela en pratique la sage parole du “laisser faire”, tandis que l’un des prêtres à chignon chinois s’activent de ci et là et que nous savourons un instant la fin de la ballade.