Le Baïkal/ par Nathalie

Il s’est immiscé doucement dans nos vies et pourtant on l’attendait fiévreusement.

Premier contact: nous apercevons le lac dans le cadre de la fenêtre du train entre les 2 profils d’un couple de russes qui dévorent des graines de tournesol. Le lac apparaît sans se faire trop remarquer. Pourtant, il est immense, à notre échelle, grand comme une mer, mais les maisons de bois qui le logent lui prennent la vedette. Elles ont si belles ces isbas colorées, au bois des fenêtres ciselé comme de la dentelle. On a d’yeux que pour elles. “Le lac Baïkal, émeraude de Sibérie” un peu trop peut-être?

Mais, plus tard, nous le longeons durant une marche de 4 jours. La nature est sauvage, les bouleaux rayonnent le soleil dans le vert végétal. Quand nous avons soif, le Baïkal nous abreuve de son eau limpide et claire. Quand nous avons chaud, nous nous baignons dans son eau froide. Les enfants ont alors l’impression que leur corps en adaptation se revêt d’une couche protectrice d’insensibilité, un super pouvoir en quelque sorte. Mais, WAOUH, qu’est ce qu’on est bien!

Le soir, au bord du Baïkal, on monte le campement: feu de bois, vodka, chants, pommes de terre et tartines grillées, on s’amuse, on perturbe un peu le silence de la taïga. Puis, le feu est éteint. Direction la tente, où dans l’obscurité de la nuit, on écoute le bruit amplifié des vagues et du ressac très court et très particulier des vagues du Baïkal. On s’endort bercé.

Le lendemain , la journée recommence, le long du chemin, le lac apparaît avec toutes les nuances de couleur du bleu au vert. Le lac brille intensément comme si des éclats de lumière flottaient à sa surface. Encerclé dans son contour de berges, le Baïkal nous apparaît alors comme …….. une émeraude.

A la fin des 4 jours, le charme a complètement opéré et nous avons du mal à quitter le Baïkal.

Au bout du chemin, nous rencontrerons Macha, Vassi et Pacha, 3 russes sympathiques avec qui nous partageons un toast à la vodka: “Na sdarovié Baïkal”. Pour Vassi, il n’y a pas de mot assez fort pour décrire le Baïkal, il s’exprime donc par de grands gestes: Le Baïkal c’est une profonde inspiration de l’air qui inonde sur son passage le cœur et à l’âme. Comme on le comprend!